Ce roman retrace la vie de Sifa, une jeune fille congolaise prise dans les affres des atrocités de la guerre du Congo et de la vague des conflits de l'Afrique des Grands Lacs. L'auteur retrace son calvaire, la dureté de sa condition de captive, l'esclavage sexuel auquel elle est soumise puis son évasion et le début d'un long travail de reconstruction à Panzi. À travers ce roman, il aborde des thèmes divers allant de l'acculturation des classes moyennes africaines, la coexistence des religions modernes avec les pratiques animistes, aux débats sur l'avortement, la condition féminine ou enfin l'homophobie.
Ce premier essai du banquier, Eric Ntumba était porté sur les fonts baptismaux, ce vendredi 1er novembre 2019 à l’hôtel Sultani, par le professeur Yoka Lye Mundaba, en présence d’éminents hommes et femmes de lettres congolais ainsi que d’autres invités de marque. Ce livre est vendu à 25 dollars à l’hôtel Sultani.
Pourquoi une vie après le Styx ?
Styx n’est autre qu’un des fleuves qui séparait le monde terrestre aux enfers. L’auteur, Eric Ntumba a mis 14 ans pour écrire ce roman qui symbolise les réalités qu’il a vécues par procuration, à travers son père Ntumba Luaba qui a occupé le poste du secrétaire exécutif de la CIRGL. Poste qui lui a permis de côtoyer ces victimes de violences sexuelles utilisée comme arme de guerre pendant cette guerre de l’Est de la RDC.
Malgré ses multiples occupations de banquier, Eric Ntumba Bukasa a su trouver du temps pour écrire ce roman qu’il qualifie de “cimetière de mots, d’atrocités de guerre de l’Est”.
Impressions et critiques de premiers lecteurs
Au cours du vernissage de ce livre, trois grands auteurs congolais choisis comme premiers lecteurs de cet ouvrage, ont étalé d’éloges ces premiers écrits d’Eric Ntumba.
La première, Larissa Diakanua, n’a pas caché les émotions ressentis en lisant cette histoire racontée dans un style de récit à un ami : indignation, colère, tristesse, soulagement avec amertume .
« Après une lecture d’une dizaine de pages, j’ai dû abandonner ma lecture suite à toutes ces émotions ressenties. J’ai réalisé toutes les atrocités que l’héroïne de ce roman, SIFA, a eu à subir suite à la guerre de l’Est qui a tué plusieurs personnes », a indiqué cette journaliste et auteure.
Malgré tout l’enfer vécu pendant sa captivité, symbolisée par le Styx, Sifa a gardé une lueur d’espoir après sa rencontre avec Dénis, qui n’est autre que le docteur Mukwege, surnommé « réparateur de femmes ». Grace à lui, elle a appris à faire de nouveau confiance aux hommes et à accepter de garder l’enfant qu’elle portait, fruit de ces multiples viols ; et aussi à l’aimer.
Deuxième intervenant, Jean-Marie Ngaki, auteur, professeur à l’INA et secrétaire de l’ASBL PEN/RDC. Il compare cet ouvrage au roman « 25ème heure », ce roman dramatique écrit par Virgil Gheorghiu, un auteur roumain. D’après lui, c’est une photographie historique, une drôle de sale guerre qui se déroule à l’Est de la RDC.
Il a qualifié l’ouvrage d’Eric Ntumba, « d’un roman d’une puissance et fascinante tristesse, un beau texte, un tsunami d’animalités. »
Enfin, le dernier intervenant a apprécié le style épistolaire de l’auteur d’ « une vie après le Styx».
Biographie de l’auteur
Diplômé de la prestigieuse Ecole nationale d’administration (ENA) en France et de la prestigieuse de la North West University, Eric Ntumba est responsable de Corporate, Private et Diaspora banking chez Equity Bank RDC.
Il fait également partie de la première promotion des Young Leaders de la Fondation Africa-France.