L’œuvre de Freddy Tsimba, sculpteur kinois, est connue et reconnue en RDC et à l’international. Immédiatement identifiable, son travail est réfléchi, repensé et traversé par de nouvelles idées, l’art du renouvellement dans la continuité, Il étonne.
Ses œuvres réalisées avec des douilles lui ont donné une visibilité internationale. Ce matériau, il est allé le chercher dans les zones de conflits, en Haïti, à Soweto, à l’Est du Congo, à Kisangani, au Congo Central, à Kinshasa aussi. Ce métal de récupération qui est aussi le témoin des pires violences est devenu sa marque de fabrique, matière première de son imaginaire en prise avec le réel.
Freddy Tsimba récupère des matériaux laissés au rebut tels que clés, pièges à souris, chaînes, cartouchières, capsules, mais également cuillères et couteaux – ces couverts de fabrication chinoise, de mauvaise qualité et qui inondent le marché africain. Si le matériau est toujours rude, parfois même violent, les formes données aux sculptures sont empreintes d’une grande humanité. Derrière ces formes, il y a la présence vibrante des enfants, des hommes et des femmes, surtout des femmes. Ce qui fascine dans cette œuvre si singulière, c’est le contraste entre la rudesse de la matière et la tendresse des formes. Il montre de façon immédiate ce qui doit être dit.
Le travail de Tsimba est résolument contemporain, actuel et universel, cela fait sa force. Sans les occulter, il va au-delà des seules préoccupations congolaises. Freddy Tsimba est un voyageur, un chercheur alerte et attentif, là où il se trouve.