Vernissage
La Biennale Young Congo se déroule depuis le 20 octobre à Kinshasa jusqu’au 21 novembre. Plus de 40 artistes, designers, architectes, historiens de l’art, curateurs, critiques d’art et autres créateurs des 5 continents ont été invités à proposer des projets réalisés et présentés dans le cadre de cet événement international qui a pour thème Transition.
Transition invite les artistes et penseurs à réfléchir sur l’histoire générale de la RD Congo depuis la conférence de Berlin en 1885, jusqu’à nos jours et à s’interroger sur sa position et ses relations avec le reste de la planète. A l’occasion de la Biennale, l’Institut Français de Kinshasa
reçoit en résidence
Michèle Magema
(France) et
Paul Alden Mvoutoukoulou
(Congo) qui présenteront dans les murs de la Halle de la Gombe une exposition inédite.
Michèle Magema est une artiste pluri-disciplinaire franco-congolaise, pratiquant notamment la vidéo et la performance.
Née à Kinshasa, elle grandit et vit à Paris où elle suit des études d’art. à l’Ecole nationale supérieure d’Arts de Cergy-Pontoise en 2002. Michèle Magema a reçu le Yango Biennale IFAA prize en 2014. Certaines de ses oeuvres sont conservées dans d'importantes collections d'art privées comme la Sindika Dokolo Collection de Luanda (Angola), MRAC African Museum (la Tervuren, Belgique), l'Artothèque de Villeurbanne (France), etc. ...
Sa pratique artistique mêle vidéo, performance, photographie, installation et dessin. L'une de ses œuvres les plus connues est Oyé Oyé . Elle a été primée au Dak'Art 2004. Dans cette œuvre, deux vidéos sont projetées face à face : dans l'une, un corps de femme tronqué défile dans un uniforme bleu et blanc tel qu'imposé dans sa jeunesse par le régime dictatorial de l'ex-président Mobutu Sese Seko. Dans l'autre des images d'archives télévisuelles montrent les mises en scènes orchestrées par le président Mobutu Sese Seko.
Elle continue à exposer dans des galeries et des musées, notamment au Musée Départemental d'Art Contemporain Rochechouart, à Malmö Konsthall, à la Kunsthaus Graz, et à la Kunsthalle de Tübingen. Le travail de Michèle Magema a été cité dans de nombreux articles sur l'art africain contemporain, comme par exemple Exploring a Century of Art in Congo écrit par Rachel Donadio pour The New York Times en 2015 9 . .
Paul Alden Mvoutoukoulou est né en 1987 à Brazzaville (Congo), où il vit et travaille. Après avoir été admis à l’École Nationale des Beaux-Arts de Brazzaville en 2006, il mène en parallèle des ateliers de peinture à Poto-poto. Paul Alden a participé à de nombreuses expositions sur le continent africain et en Europe. En 2017, son travail est présenté à Lille3000, dans l’exposition « Afriques Capitales », en 2018 dans le IN de la Biennale de Dakar.
Baudoin Mouanda
Né le 22 juin 1981 à Ouésso (Congo Brazzaville), Baudoin Mouanda est le coordonnateur technique du club de photographie de l’association Génération Elili*, il a participé à nombreux ateliers photographiques au niveau national et international. Il est notamment lauréat du 1er prix du concours professionnel organisé par la maison Spector à Kinshasa, qui a connu la participation de photographes des deux Congo. En 2003, il est élu meilleur photographe par le jury de l’Académie des Beaux Arts de Kinshasa.
Baudouin Mouanda est aussi l’initiateur du projet de création photographique « Rue du hip hop » dont il est le directeur technique.Et anime des ateliers de formations photographie aux jeunes.
Présenté à la Biennale d’art contemporain de Dak’art (Sénégal, 2003), il a participé aux VIes Rencontres africaines de la photographie de Bamako (Mali, 2005.)
Le réalisateur Philippe Cordey lui a consacré un film portrait –
BAUDOUIN MOUANDA : CONGOLESE DREAMS
– (documentaire / 2013 / 26′ / vo fr), produit par Al Jazeera.
*Projet Elili, la rue congolaise vue par dix photographes congolais (Brazzaville et Pointe Noire), dans le cadre du programme de soutien aux arts plastiques (PSAP), financé par l’Union européenne, 2003.
VERNISSAGE EN MUSIQUE
Samedi 9 novembre // 18H // Patio // Entrée libre
Michele Magema , qui revient à Kinshasa pour la 1ère fois depuis 35 ans, nous offre un parcours photographique à la recherche des lieux de son enfance. Cette oeuvre, Rappelle-moi de ne pas oublier nos territoires rêvés, nous conduit de Selembao à Mama Yemo, des Cliniques universitaires à Bumbu.
Elle présente également son oeuvre emblématique Oyé Oyé, installation-vidéo primée à la Biennale de Dakar en 2004. Une exposition sur Kinshasa, habitée autant par le spectre des années mobutistes que de Léopold II.
L'héritage du roi belge sera au coeur de l'installation inédite Fantôme Royal de Paul Alden. S'appuyant une fois de plus sur les plaquettes de médicaments qui font la plupart de ses oeuvres, l'artiste brazzavillois poursuit sa réflexion sur les maux du Congo. Les oeuvres de ces 2 artistes sont co-produites par l'Institut français de Kinshasa.
Leur travaux seront complétés par des photographies de Baudoin Mouanda . L'artiste brazzavillois a posé son regard sur les guerres à répétition du Congo puis s'est spécialisé dans la photographie de reportage. Il a plusieurs fois exposé ses autres travaux, La Sapologie et Hip-Hop et Société, en Europe et en Afrique.