Jeudi 5 septembre // 18H // Patio // Entrée libre
Vernissage en rumba avec Petit Wendo.
La bande son de cette exposition 100% kinoise sera évidemment rumba et Jazz. L’Institut Français vous donne rendez-vous pour un vernissage assurément festif.
Congo Talatala – Congo Miroir
, exposition des travaux photographiques de jean DEPARA, d’Ambroise NGAIMOKO et de Baudouin BIKOKO, nous offre à voir la société congolaise, dans son histoire et son
évolution, comme une société en pleine mutation.
Congo Talatala – Congo Miroir, comme la volonté de nous renvoyer notre société, de mettre celle-ci devant nos yeux.
Cette exposition ouvre les portes de deux aspects essentiels de la photographie : l’historique et l’esthétique.
L’historique, c’est notre quotidien qui devient un jour le passé, un passé que nous oublions facilement, et souvent. Notre vécu, de ce fait, est à la fois source et effacement de l’histoire. Or sans histoire, pas de pouvoir. Sans
conscience de son passé, l’homme n’a pas d’emprise sur le monde, sur l’art, sur la culture, sa culture. La culture étant prise ici dans son sens figuré : l’instruction et l’éducation.
La photo, dans son rapport avec le temps, est considérée comme oeuvre d’art et comme élément didactique. La photo englobe l’histoire dans ce qu’elle représente, dans sa représentation, ses usages culturels et l’histoire de l’objet photographie lui-même…
Néanmoins, et bien que la frontière entre les deux aspects soit parfois difficile à préciser, il est des photos qui n’attirent que par leur esthétique. Celles-ci se présentent à nous comme une écriture, certes différente de celle que nous maîtrisons : l’écriture littérale. Ici, à la place des lettres, nous avons des images qui se rapportent exclusivement au concept de l’art. La lecture sonore, à voix haute, est remplacée par une autre, silencieuse, un déchiffrage uniquement possible par l’émotion et l’imagination.
Congo-Talatala-CongoMiroir présente la photographie congolaise d’hier et d’aujourd’hui, dans tous ses éclats.
Congo-Talatala-CongoMiroir propose une ouverture sur les travaux de deux photographes « d’hier », deux légendes de la tradition photographique congolaise dont la renommée a atteint un niveau international : Jean DEPARA et Ambroise NGAIMOKO.
Jean DEPARA tombe du ciel à la manière des parachutistes militaires. Sa carrière commence dans les années cinquante, période que nous considérons comme charrnière parce qu’à la veille de l’indépendance. Sous l’appellation
de « bills », les jeunes prennent leur quartier dans la cité indigène, d’autres partent à l’assaut de la musique en créant des orchestres.
A la frontière du quartier résidentiel Kalina, quartier réservé aux blancs, et Leo I, cité indigène, poussent des boîtes de nuit où se joignent noirs et blancs. D’un côté comme de l’autre, l’heure est au défi. Les « bills » ne se soumettent plus à la loi de la force publique, et les blancs (certains) marchent sur la politique ségrégationniste de l’autorité coloniale. Point de séparation entre les races et, autour d’un verre de bière bien moussé, règne une ambiance à la « everybody saturday night ». Témoin privilégié et toujours à la manoeuvre quel que soit le terrain,
en extérieur ou en studio, Jean DEPARA. Là où l’ambiance règne, son appareil passe.
Ambroise NGAIMOKO, un autre as de la photo congolaise, crée en 1971 son studio dénommé 3Z, à Kintambo, alors quartier peu recommandé car fief de « mauvais garçons ».
NGAIMOKO a déployé son talent pour arrêter le temps pour ces jeunes femmes et jeunes hommes en quête de souvenirs. Ces arrêts sur images étaient aussi des inscriptions dans le temps pour ces héros d’un jour, beaux
et musclés. Quand on entrait dans son studio, on y trouvait des accessoires, des attributs, pour mettre en valeur une jeunesse qui, pour la plupart, avait la peau dépigmentée. Les caïds y venaient exhiber leurs biceps.
Ambroise NGAIMOKO a fait d’instants de vie d’un quartier, une image sauvegardée du bouillonnement kinois.
Pour répondre aux images classiques de DEPARA et NGAIMOKO, Baudouin BIKOKO propose une sélection de photographies issues de son travail sur la ville. Contrebalançant le travail de studio d’époque, il propose un regard
photographique dans de multiples directions, des directions nouvelles. Avec la disparition de ces studios d’époque, la ville de Kinshasa est devenue le décor entre beauté et violence visuelle. C’est dans ce Kinshasa qu’il
scrute la société dans ses moindres recoins. Plus questions de dissimuler les maisons vétustes, les schegués (enfants de la rue), ou les tas d’immondices.
Kinshasa, BIKOKO y vit et l’aime follement. Son travail se fait au gré de ses rencontres, avec ou sans accessoires. Pour le plaisir, il improvise parfois un studio en pleine rue. A l’aide d’un rétroviseur de voiture, ses photos résultent d’une superposition d’images. Elles prennent alors deux, voire trois dimensions sémiques, en une seule prise. Grâce à cet effet miroir, ce sont tant des instants scintillants de la vie contemporaine kinoise qu’un hommage aux preneurs d’instants du passé que le photographe nous propose, une nouvelle façon de nous confronter à Kinshasa au pluriel. Congo-Talatala-Congo-Miroir c’est Kinshasa, au passé ainsi qu’au présent.
Baudouin BIKOKO
ARTISTES
(1949–1999). Il arrive à l’âge de 12 ans à Kinshasa avec sa mère et ses sœurs comme refugié de la Guerre d’Indépendance d’Angola. Seul homme de la famille, il a travaillé d’abord comme mécanicien, puis comme opérateur de cinéma. Grâce à son oncle Marques Ndobal, propriétaire de deux studios photographiques, Ngaimoko débute dans le secteur de la photographie. En 1973, inaugure son propre studio situé à Kitambo, sous le nom de Studio 3Z. Quelques-uns de ses travaux ont été publiés dans l’anthologie Kinshasa Photographers, from 1870 to 2000 , organisée par en 2001 Lye M. Yoka , Manda Tchebwa, Françoise Morimont et N’Goné Fall et editée par la Revue Noir .
Ses oeuvres font partie de l’exposition « Africa Negra », ayant lieu pendant Fotoseptiembre 2003 dans la Galerie Galeria Lopes Quiroga, dans la ville de México.
Quelques Å’uvres
http://www.magnin-a.com/fr/artistes/presentation/1639/ambroise-ngayimoko
De son nom complet Lemvo Jean Abou Bakar Depara –, né en 1928 à Kboklolo en Angola et mort en 1997 à Kinshasa, (République démocratique du Congo, est un photographe congolais, auteur de portraits, qui fut également photographe officiel du chanteur Franco, puis du Parlement congolais, mais ses œuvres les plus connues sont celles qui mettent en scène la vie nocturne à Kinshasa, alors à son apogée, entre les années 1950 et 1970.
http://www.magnin-a.com/fr/artistes/presentation/1638/jean-depara#sans-titre
Dès son enfance, Baudouin Bikoko, a baigné dans l’univers de la photographie grâce à un oncle photographe. En 1989, à Paris, il découvre l’art contemporain africain lors de l’exposition « Les magiciens de la terre ». La revue noire lui fait connaître les précurseurs de la photographie congolaise qu’il s’attache depuis à valoriser dans l’espace «l’Art de Vivre» à Kinshasa. De son abord de la pratique photographique, il se lance notamment dans des prises des vues à partir du rétroviseur d’une voiture...
Photo de Jean DÉPARA
Kin-by-night :
ses filles en joie,
ses bills...
Photo de Ambroise NGAIMOKO
Mobondo,
autrefois talon
«Good Year»
Photo de Baudouin BIKOKO
Série: « Ombres, couleurs & lumières »
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